Je n'avais plus envie de rien, mais ça, c'était pas nouveau. Depuis l'accident de Maïssa, ma vie avait tourné au noir. Certes, cela m'avait inspiré de nouvelles chansons mais ce n'était plus pareil. Je ne me sentais plus en sécurité ici, à Monaco. Je pensais à tous mes amis, si jamais il leur arrivait quelque chose, jamais je ne pourrai me le pardonner. Je pris ma tête entre mes mains, je ne devais pas me torturer l'esprit, ce qui est fait est fait, on ne pourra jamais revenir en arrière. Rester enfermé chez moi ne me réussissais pas et je décidai de prendre l'air un peu. J’enfilai ma veste à capuche et pris mes lunettes de soleil, je ne voulais surtout pas me faire repérer une nouvelle fois par ce fichu blog... Je marchais tranquillement dans les jardins, personne ne me reconnaissait et heureusement pour moi. Je n'avais envie d'aucune compagnie aujourd'hui. Pour preuve : j'avais laissé mon téléphone chez moi. Aucun contact, juste la nature et moi. En général, me balader comme ça me faisait du bien, cela m'inspirait et me rendait heureux. Mais aujourd'hui, il en faudrait plus. Je me faufilais entre les jets d'eaux splendides et les arbustes magnifiques quand mon regard se posa sur une magnifique jeune femme dont les courbes m'étaient familières. Sa chevelure cuivrée volait au vent tandis qu'elle profitait de la vue extraordinaire qui s'offrait à elle. Je m'approchai doucement d'elle, sans réellement m'en rendre compte. Moi qui croyait que je ne voulais voir personne. Ma main se posa délicatement sur son épaule. « Salut Marissa, qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'es pas à l'hôpital avec Maïssa ?... ». Cette belle jeune femme n'était autre que la grande-soeur de ma grande amie Maïssa. Je savais qu'elle devait être fortement atteinte par la blessure de sa sœur malgré le fait que cette dernière soit en couple avec Matthias. Je pressai alors gentiment son épaule d'un geste plein de tendresse. J’espérais vraiment qu'elle tienne le coup entre son divorce, son travail et maintenant sa petite-soeur.

Si seulement j'avais pu la prendre dans mes bras pour la rassurer, lui dire que j'étais là. Elle avait l'air inquiète, la peur l'avait sans doute envahi comme elle avait envahi tous les cœurs de Monaco. Le sien devait encore plus atteint que n'importe quels autres, c'était sa sœur, son sang et même si elles ne s'entendaient pas à merveille, je savais qu'elles s'aimaient comme deux sœurs bien qu'elles ne se le soient jamais montré. J'en étais persuadé, au jour d'aujourd'hui, c'était sa petite-sœur qui lui importait plus que l'image de l'agence. Du moins, c'est ce que j’espérais... Je savais comment était Marissa et j'espérais que cela lui ferait prendre conscience à quel point l'image de l'agence n'est pas si importante que ça. Son regard trahissait son envie d'évasion vers un havre de paix.« J'y suis passée, mais j'avais besoin de prendre l'air. ». Mon hypothèse fut confirmer, elle avait besoin d'espace, de liberté, de se vider la tête. Je lui pris la main et la serra amicalement avant d'y déposer un tendre baiser dessus. « J'imagine que ce doit être dur pour toi Marissa. Mais saches que je suis là, comme toujours, je ne te lâche pas, je ne t'abandonne pas. ». Je lui souris gentiment avant déposer un baiser sur sa joue. « Je ne t'abandonnerai jamais » soufflai-je. Je ne savais pas ce qu'il m'avait pris de l'embrasser sur la joue comme ça, en public. Elle et moi n'étions rien de plus que des amis et d'ailleurs je voulais m'éloigner d'elle le plus possible pour éviter d'être avec elle. Mais le destin était fait ainsi, c'est comme si on ne pouvait pas rester séparés l'un de l'autre. Comme si on était obligé de toujours se retrouvés. Je finis par enlacer sa taille et à la bercer tout contre moi. Autant de tendresse de ma part, surtout envers Marissa, était un véritable exploit. Mais la situation, la peur, l'envie de l'aider, tout cela réunit m'avait fait oublier toutes les raisons pour lesquelles je ne devais pas être avec Marissa. Tendrement mais sûrement, je la serrai contre moi, sentant son doux parfum chatouillait mes narines. Le monde autour n'avait plus d'importance, les paparazzis pouvaient lancer la rumeur qu'ils voulaient, je m'en fichais. Mon amie avait besoin de moi, d'une épaule sur laquelle se reposer et j'étais là. C'était mon devoir. « Surtout ne te laisse pas abattre s'il-te-plaît. Je suis là, je te soutiens, je te lâche pas Marissa. Reste forte comme tu l'as toujours été, tu dois être forte. ». J'espérais que tout cela pourrait la rassurer et la faire se sentir en sécurité, mais je ne me faisais pas d'illusion. Tant que ce tueur ne serait pas sous les barreaux, elle ne pourrait pas être rassurer.