Trois jours que je n'étais plus à l'hôpital, je revivais, j'avais été enfermée, c'était peut-être même pire qu'une cellule d'une prison, je n'avais presque rien mangé, j'avais l'impression que les cuisiniers avaient seulement été engagés pour ouvrir des plats surgelés. Alors je me rattrapais, j'avais des granolas, du pop-corn, du nutella face à moi, et n'oublions pas du chocolat chaud, du jus d'orange. A vrai dire on ne pouvait presque plus distinguer la table basse du salon, elle était remplie. Mais avant de rester tranquillement sur le canapé devant la télévision, j'avais décidé de prendre une très longue douche, avant d'enfiler un simple jogging et débardeur, je ne comptais pas sortir, alors à quoi bon m'habiller correctement ?
Avant de m'installer, je montais dans ma chambre pour sortir mon lapin de sa cage, qui n'est pas en peluche, c'est un vrai de vrai, il y a des gens qui aiment les chiens, les chats, mais moi ça a toujours été les lapins. Dans le canapé, mon petit lapin Chips à côté de moi, la télécommande entre les mains, je faisais défiler toutes les chaînes. Rien, absolument rien, désespérée je laissais donc la télévision sur une chaîne au hasard et rien de mieux qu'une émission culinaire pour me donner encore plus faim. Le pop-corn et le pot de nutella, je m'amusais à faire le mélange, qui selon moi était excellent, j'ai toujours adoré faire des mélanges. Prenons par exemple un yaourt à la fraise, je l'ai déjà mélangé avec du poulet, bon ce n'est pas vraiment bon, mais au moins j'ai testé.
La fin de l'après-midi arrivait et j'avais passé mon temps à regarder cette émission culinaire, j'avais appris plusieurs astuces, bien que je ne sais absolument pas cuisiner, même une simple cuisson pour du riz, je peux la rater. Je suis un échec pour la cuisine, c'est plutôt dommage. Le téléphone en main, je commandais deux pizzas pour ma soirée, que j'allais certainement passer seule. Ma petite soeur Maélie était chez ma grande soeur Marissa pour dîner et elle allait certainement dormir chez elle. Donc je me retrouvais seule, comme une pauvre petite fille abandonnée.

Dormir et encore dormir. Bon sang quelle soirée ! J'ouvris les yeux difficilement pour remarquer à travers la fenêtre qu'il faisait bien jour. D'ailleurs, où étais-je ? Pièce féminisée de par ses décorations de couleurs pâles ou encore la tapisserie mauve qui montrait bien que je n'étais pas chez moi. Un demi-tour dans le lit pour voir une magnifique blonde en plein sommeil. Je m'écoulai une nouvelle fois en essayant de me remémorer ma rencontre avec l'inconnue mais, rien ne me revenait. Bien joué Théo'. C'est alors que mon téléphone sonna dans la poche de mon pantalon.. Qui se trouvait je ne sais où dans la chambre. Je partis discrètement du lit pour me mettre à la recherche de l'appareil et ne pas réveiller la demoiselle. Coucou ! Ma sœur est seule toute la journée et ça serait cool si tu pouvais lui tenir compagnie. Bisous. Maélie. Réflexe tout à fait normal, je regardai alors l'heure et cela affichait environ seize heures. Évidemment que j'allais voir Maissa, en aucune façon je souhaiterais la voir seule chez elle surtout après ce qui venait de lui arriver. D'ailleurs, je n'étais venu que la voir à l’hôpital une seule fois alors il faut bien que je m'occupe un peu d'elle. En quête de tout mes vêtements dans la chambre, je m'habillai le plus rapidement possible pour pouvoir quitter les lieux sans problème. Avant de partir, je laissai un mot dans l'entrée pour lui dire que j'aimerais bien la revoir et qu'elle m'appelle quand elle le souhaite. Tout est gentil n'est-ce pas ? Et bien pas tant que ça comme je ne vais pas laisser mon numéro de téléphone dans le message. Si je la revois un jour comme ça, je pourrais lui dire que je croyais l'avoir fait. Oups, vie cruelle.

Et là, voilà le drame : J'ai dû repartir en taxi et donc ma voiture est toujours sur le parking près de la boite. Un peu de marche ne fait de mal à personne certes mais après un réveil comme celui-ci, on voudrait surtout retourner dormir. Une heure et demi avant d'arriver dans mon appartement et prendre une douche pour me changer. Cette journée s'annonçait bien repos comme toutes les autres entre dormir et voir mon amie. Un bâillement arriva quand je fermai la porte. Dix-neuf heures. Je n'ai rien fait de la journée et cela commence bien ! Heureusement que Maissa n'habitait pas très loin car sinon la circulation m'aurait vite mit de mauvaise humeur. Devant l'habitation Leroy, je fus soulagé en voyant que le salon d'allumé, elle était bien seule ce soir. Frappant à la porte, j'attendais que sa jolie frimousse apparaisse. Elle devait bien se demander qui pourrait l'ennuyer ce soir et bien, juste moi héhé ! Quand ma très chère amie ouvrit la porte, je la contemplais de haut en bas en essayant de me retenir de rire. Ne fais pas trop d'effort pour moi, merci. T'as de la chance d'être belle même comme ça. Je m'invitai ce soir alors autant rentrer pour braver le froid. En passant devenant elle, je lui donnai alors un paquet de chocolat trouvé dans une boutique hier en faisant les courses. Il était plus préférable que ce soit elle qui en profite. Tiens pour ta ligne tu en as besoin. Ouah ! Le salon fut dévasté ou quoi ? La table basse contenait tous les aliments possible et inimaginable. C'est vrai qu'il faut bien s'occuper quand on est coincé chez soi. Je me retournai alors vers elle avec un sourire. Et sinon.. Surprise ! Devine qui s'occupe de toi ce soir ?

Deux pizzas, oui je voyais sans doute plus gros que mon ventre, mais je voulais avoir le choix et ne pas manger qu'une pizza qui allait avoir le même goût. Mais alors que je venais tout juste de commander, j'entendais sonner à la porte, ce n'était pas possible que le livreur se pointe déjà, à moins qu'il soit un super-héros, mais soyons réaliste, cela n'existe pas. Je me levais, partant en direction de la porte, je l'ouvrais, apercevant alors Théo. Que faisait-il ici ? Ne fais pas trop d'effort pour moi, merci. T'as de la chance d'être belle même comme ça.  Je levais les yeux au ciel. Les hommes ne sont pas ma priorité en ce moment. J'entendais donc par là, que l'apparence m'importait peu, bien évidemment si je n'avais pas eu ce petit incident, j'aurais déjà changé le jogging pour une petite robe. Je pense qu'il me fallait un peu de temps, avant de me rattacher à toutes ces choses insignifiantes auxquelles je faisais attention il y a quelques semaines. A l'hôpital j'avais eu cette impression de faire une mini déprime, ce qui était compréhensible, complètement coupée de l'extérieur, voir toutes ces personnes inquiètes autour de moi, qui me demandait sans arrêt si j'allais bien. Il rentra donc, me laissant dans les mains, un paquet de chocolat. Tiens pour ta ligne tu en as besoin.  Je lui souriais pour le remercier. Je refermais la porte d'entrée. Et sinon.. Surprise ! Devine qui s'occupe de toi ce soir ? Comment avait-il su que j'étais seule ce soir ? Toi je suppose ! Mais hum... pourquoi tu t'occuperais de moi ? Et qui ta dit que j'étais seule ? Cela ne me dérangeais pas qu'il s'occupe de moi, justement j'aimais bien Théo, au moins cela allait m'éviter de rester seule. Je cherchais du regard mon lapin, remarquant très rapidement sa présence non loin de la télévision, je tentais alors de ranger rapidement la table du salon, mais c'était complètement impossible. Mais dis-moi tu n'as quand même pas sacrifié une soirée, pour venir t'ennuyer avec moi ? Je le savais qu'il était du genre à aimer les soirées, je l'avais d'ailleurs rencontré dans une soirée. Et connaissant la ville de Monaco, il y avait toujours plusieurs soirées, même en semaine. La preuve si j'étais au top de ma forme, je me serais déjà rendue à une de ces fêtes, où j'aurais dansé toute la nuit, vidant plusieurs verres.