J’étais au sous-sol lorsque j’entendis Genko japper afin de me prévenir que quelqu’un cognait à la porte. J’étais dans ma salle d’entrainement, simplement en short et je faisais des exercices de musculation. Je n’avais rien de prévu aujourd’hui alors c’était la journée parfait pour m’entrainer, mon père voulait que je diminue mes entrainements, mais c’était mal me connaître, il devait bien se douter que je continuerais à m’entrainer chez moi. Surtout s’il n’était pas là pour me surveiller. Bref, je m’essuyai le front avec une serviette et je montai les marches deux par deux. Je n’avais pas eu le temps d’entendre la personne derrière la porte dire qui c’était, il n’avait donc aucune idée que la personne qu’il trouverait derrière cette porte serait le docteur Rockwell, celle qui m’avait annoncé ma malformation cardiaque. D’ailleurs, j’aurai pu m’excuser de ma réaction, j’avais vraiment mal pris la situation! Il faut dire que pour moi, ma santé est primordiale, ce problème pouvait réduire à néant ma carrière sportive. Ce n’était pas comme une simple fracture, qui prenait quelques semaines à mois pour guérir puis après tout recommençait comme avant. J’ouvris donc la porte, c’est ainsi que je vis le docteur Rockwell qui se rendait à sa voiture. Je décidai de l’interpeller, après tout je me demandais ce qu’elle venait faire ici, je n’avais pas pris de rendez-vous avec elle, avec aucun docteur d’ailleurs, au plus grand malheur de mon père! « Docteur Rockwell! Je peux vous aidez? Je crois pas avoir appelé pour un rendez-vous à domicile! »

Je l’invitai donc à entrer lorsqu’elle s’était retournée. Après tout, j’étais normalement quelque de poli, je n’avais jamais perdu autant mon calme que lorsque j’ai appris ma malformation. Mon père avait fait venir un cardiologue de New York pour m’examiner, mais je n’avais toujours pas accepté de le rencontrer. Je dois l’avouer, j’avais peur, oui j’avais peur de ce qu’il me dirait, et si je n’étais pas opérable? Si je devais arrêter les exercices intenses? Alors qu’elle entrait, j’attrapai un t-shirt qui était sur une chaise et l’enfila.

Oui, je continuais les exercices, c’était toute ma vie, bien sûr j’étais intelligent je pourrais retourner aux études, aller à l’université, mais se n’était pas ce qui m’intéressait. Elle me répondit qu’elle était ici par sa propre initiative, je ne savais pas trop pourquoi, enfin d’un côté oui, mais d’un autre, je n’étais pas sa responsabilité, j’étais majeur et je savais que je prenais des risques avec ma santé. J’en avais toujours pris, après tout les arts martiaux, les combats, il peut arriver n’importe quoi, je pourrais me retrouver en chaise roulante suite à un coup mal placé. Le problème c’est que c’est le moment où que je me sente le plus en vie, que je sentais que tous mes efforts avaient servi à quelque chose. Alors que je mettais mon t-shirt celle-ci me demanda si je faisais encore mes exercices les plus demandant. Je ne comptais pas lui mentir. Alors je lui répondis simplement la vérité : « Oui je m’entraine encore, mais je ne fais plus de compétition, de toute façon, mon père ne me laissera pas faire de compétition. »

Je marquai une pause et lui proposa : « Je peux vous servir quelque chose à boire? » Comme on se vouvoyait et que j’avais jamais vraiment aimé le vouvoiement, je lui proposai aussi : « On pourrait peut-être se tutoyer, après tout on n’est pas à l’hôpital. » Je m’installai à la table et lui proposa de faire de même, après tout si on était pour discuter autant parler confortablement. « Je me doute bien que tu es venu ici pour me parler du cardiologue. Je sais que je devrais prendre rendez-vous, j’ai l’intention de le faire, mais pour l’instant… je suis juste pas prêt. » Oui elle devait sûrement me penser stupide, penser que je ne tenais pas à ma vie. Mais c’était faux, je voulais continuer à vivre, ma petite amie attendait un bébé, j’allais devenir papa, j’étais au meilleur de ma forme. Pour l’instant, me retrouver sur une table d’opération ou dans la salle d’examen d’un hôpital me faisait tout simplement flipper. Je ne savais pas trop combien de temps je comptais attendre avant de prendre un rendez-vous, mais pour l’instant, mon problème de santé continuait de troublé mes pensées, mon sommeil, je manquais de sommeil, je me réveillais en sueur après avoir rêvé de m’être retrouvé sur une table d’opération pour ensuite voir le médecin aller annoncé ma mort à mon père… l’horreur!

C’est vrai que l’on ne se connaissait pas vraiment, mais j’ai jamais aimé le vouvoiement, j’ai l’impression d’avoir cinquante ans alors que je n’ai que vingt ans. Je lui expliqua pourquoi je n’avais pas encore été voir le cardiologue, c’est vrai que c’était stupide, immature, mais dans la vie on a tous peur de quelque chose non ? Son discours fit son effet, je devais pensé à Gabriella, j’étais pour la laissé élevé un enfant seul, laissé mon fils sans père. Je ne voulais pas non plus mourir et si pour être un bon père, pour le bien de celle que j’aime, je devais me faire examiner et me rendre compte que je ne pourrais plus faire de sport… C’était ce que je devais faire. Et puis, dernièrement j’avais eu quelques malaises, j’en avais parler à personne, ne voulant inquiéter personne, pourtant lorsque j’ai eu des malaises c’était alors que je ne faisais rien enfin alors que j’étais simplement en train de marcher. Dans c’est cas là, je devais m’asseoir, sinon je me serais sûrement retrouvé au sol.

« Bon, je vais prendre rendez-vous. Par contre, je crois pas que je vais être capable d’arrêter les exercices. Je vais diminuer l’intensité, simplement faire du yoga et quelques exercices simples qui ne demande pas beaucoup d’efforts. »

C’était vraiment trop me demander de ne plus rien faire, même si elle avait refuser mon verre d’eau, moi j’avais soif, je venais de m’entrainer et j’avais besoin de boire. Je me rendis donc au réfrigérateur afin de me prendre une bouteille d’eau. C’était vraiment pas le temps de faire un malaise, mais je ressenti le besoin de prendre appui sur le comptoir, par chance, Quinn ne pouvait pas me voir, la salle à manger était séparé par un mur, donc elle ne pouvait pas voir ce qu’il se passait dans la cuisine. Le problème c’est que la douleur devenait plus vive et je me laissa glissé contre le comptoir et me retrouva assis au sol, une main sur le cœur. J’avais laissé tomber ma bouteille d’eau avant. J’avais les yeux fermés, ça ne m’avait jamais fait aussi mal, pourtant je m’étais entrainer doucement, j’avais pas fait grand chose…

Ce que je ne comprenais pas c’était que depuis ma première crise, elle se produisait lorsque j’étais calme, lorsque je faisais pas grand chose : de la marche ou encore du yoga, alors que quand j’allais courir après je me sentais mieux que jamais. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond avec mon cœur ? Aucune idée, peut-être que le cardiologue pourra répondre à cette question. Tout allait bien lorsque je me défonçais et quand je faisais ce que l’on me disait, c’est-à-dire relaxer, faire des exercices faciles mon cœur se mettait à s’emballer. Pourquoi je ne le disais pas, parce que je n’avais pas revu le docteur depuis que j’avais remarqué ce fait. Je le dirais bien en ce moment à Quinn, mais j’avais trop mal pour faire dire quoi ce soi. J’entendais la voir de Quinn, qui me demandait si je l’entendais, je bougeai légèrement la tête pour lui faire comprendre que je l’entendais bien.

Je sentis sa main sur mon cou, à droite, elle mettait de la pression, elle pratiquait un massage, je sentais chaque mouvement, mon cœur ne semblait pas vouloir se calmer tout de suite, je l’entendait me parler, me parler de tout et de rien, je n’y portait pas trop attention, ma concentration était sur mon cœur qui commençait à ralentir doucement. Je l’entendis appeler le téléphone, avant de l’oublier je parviens à lui dire : « simple … » C’était le seul mot qui arriva à sortir de ma bouche, je voulais lui dire que j’avais fait des exercices simples. Je n’avais aucune idée si elle allait comprendre, mais c’est à ce moment là que je perdis connaissance. Je n’entendis même pas l’ambulance arrivé…

Spoiler:

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Benjamin Ҩ Quinn-Elisa

Ҩ « La vie est faite de choix : Oui ou non. Continuer ou abandonner. »

Quelque chose n'allait pas. Rien n'allait en fait. Il allait parfaitement bien il y a une minute, et voilà qu'il était sur le point de faire une crise cardiaque. Le massage aurait dû calmer son coeur, mais rien n'y faisait, il était en plein tachycardie. Il s'enfonçait, et rien de ce que je pouvais dire ou faire ne pouvait l'en empêcher. C'est dur vous savez. Lorsque vous êtes sur le point de perdre un patient. A ce moment là vous vous sentez inutile, vous avez la sensation que vous n'avez pas tout fait pour le sauver. C'est pour cela qu'il faut à tout prix éviter de s'attacher à un patient, parce que vous imaginez si vous devenez ami avec l'un d'eux et que vous le perdiez peu de temps après ? Ce n'est jamais simple. Au final, on perd bien plus de vie que l'on en sauve, on ne peut qu'espérer que la prochaine vie sera sauvée et ainsi de suite. On se sent certes criminel lorsqu'un de nos patient meurent, et cela nous pousse souvent à vouloir quitter ce boulot, parfois même avant de l'avoir réellement commencé, mais ce n'est que lorsque nous sauvons une vie que nous nous rappelons la joie que cela nous procure, et la motivation qui nous a poussé à faire ce job. Depuis mes cinq premières années, j'avais perdu bien des patients, et cela serait probablement encore le cas les quatre suivante, et tout le long de ma carrière. Mais on n'a toujours qu'une pensée : pas lui. Il est très rare que l'on souhaite la mort d'un patient, même si on aurait toutes les raisons de le vouloir, ne serait-ce que pour prouver que l'on sait ce que l'on fait, et qu'on est les meilleurs. Et là, dans le cas présent, je ne voulais pas non plus le voir mourir. Et encore moins ici, où il était quasi impossible de lui prodiguer les soins nécessaires. A bien y penser, on devrait toujours avoir de quoi affronter une telle situation sous la main, mais c'est impossible. Et puis... lorsqu'on a la chance de quitter un peu l'hospital, c'est pour décompresser. Pas pour se balader avec une flopée de médicament, de vaccins, et autre dans un sac. Ce n'est qu'au moment où on est confronté à la situation qu'on le regrette.
-simple …
Ce fut le seul mot qui sortit de sa bouche, tandis que je raccrochais, priant de toutes mes forces pour qu'une ambulance se pointe au plus vite. Je ne suis pas du genre croyante, mais parfois on s'accroche à absolument tout, à partir du moment où cela nous aide à tenir le coup, à gardé foi en l'avenir, à garder espoir que tout n'est pas joué d'avance. Sur le coup, je ne pensais pas à la signification de ce mot, je ne cherchais pas où il voulait en venir, parce que quelle que soit le message qu'il voulait me faire passer, ce n'était certaine pas cela qui m'aiderait à le stabiliser dans l'immédiat. A peine quelques seconde plus tard, il était évanouit. Un médecin est censé garder son sang froid mais croyez moi, lorsque vous vous retrouvez dans une situation comme celle ci, sans aucun matériel pour pouvoir travailler et sans personne auprès de vous pour vous aider ne serait-ce qu'un minimum, il y a de quoi s'affoler. A l'hospital, quoi qu'il arrive, quoi qu'on dise, on est toujours encadré, que l'on soit résident ou titulaire, on n'est jamais seul dans le bloc opératoire, ou même en dehors. On a une équipe avec nous, nos collègues, et si vous perdez le contrôle il y en a toujours un pour venir à la rescousse. Là bas, on agit au quart de tour, on vous donne une réelle chance de sauver le patient, rare sont les cas où vous vous retrouvez tout seul confronté à ce genre de situation. Mais ici... personne n'était là, je n'avais rien pour le sauver, et son coeur restait un vrai mystère pour moi, car j'avais certes déjà vu un bon nombre de cas de cardio, mais jamais un comme celui là. Ce genre de malformation est plutôt rare, et pour le moins dangereuse, et je n'en revenais toujours pas qu'il ai pu attendre avant de voir un cardiologue. Si il était toujours en vie une fois à l'hospital et je comptais bien qu'il le soit, j'allais enfreindre les règles et lui forcer la main, l'attacher à un brancard si il le fallait, mais il se ferait examiné par un cardiologue, examiné et opéré, et il n'y avait plus qu'à espérer qu'il survive à l'intervention.
Son pouls était toujours rapide, ce qui n'était pas bon signe. Il était dans les vapes et je n'avait aucune chance de parvenir à le réveiller, je pu donc me lever et farfouiller rapidement en quête d'une lampe torche. Moi qui était du genre ordonnée, cela donnait plutôt l'impression qu'un cambriolage, mais peu importait. J'en dénichais une dans un tiroir et revint vers lui. J'entendais la sirène de l'ambulance, ils n'étaient plus très loin. Je soulevais ses paupières, les pupilles étaient dilatées, et ce n'était pas franchement bon signe.
L'ambulance arriva enfin et les ambulanciers se précipitèrent à l'intérieur.
-Par ici !! criais-je afin d'attirer leur attention. Dépêchez vous, on risque de le perdre...
...si ce n'est pas déjà fait.
Ils arrivèrent et le mirent sur un brancard, puis l'emmenèrent dans l'ambulance. Je suivis le mouvement, montais avec eux rapidement, direction l'hospital. Un masque à oxygène avait été mis pendant que je leur exposait la situation et réfléchissait au sens du mot que Benjamin avait prononcé...

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