J'étais épuisée, l'opération m'avait vraiment foutu un coup, je venais de me réveiller, j'étais complètement perdue, je regardais autour de moi, la pièce blanche me donna presque des frissons, je décidais de fermer les yeux à nouveau et aussitôt je retombais dans un sommeil profond. J'étais bien, je planais presque, sans doute à cause des effets de l'anesthésie qui était encore dans mon corps. Ma vie se diffusait alors en divers flash-back, me faisant basculer à mon enfance, lorsque je n'étais encore qu'une innocente petite fille, qui ne se doutait pas des problèmes futurs qui lui arriveraient. Une enfance si paisible, malgré l'absence répété de mes parents, parfois il aurait été préférable d'avoir peu d'argent, une situation moins aisée, mais avec de l'amour au sein d'une famille, un vrai amour, où l'on passe des fêtes inoubliables, qu'on s'amuse à tous décorer le sapin de Noël, mais aucun souvenir ne me venait en tête concernant un Noël magique que j'aurais pu passer avec ma famille. C'était le vide ! Puis il y a eu les flashs sur mon adolescence, une époque beaucoup plus mouvementée, plus drôle, le moment où les disputes avec ma grande soeur Marissa ont commencé à s'aggraver. Le moment aussi où j'ai commencé à m'amuser à provoquer toute ma famille, en volant, buvant, me droguant, me laissant tout simplement aller avec de mauvaises personnes. Ternissant l'image de la famille, qui selon moi n'était pas belle à l'avance. Mes yeux s'ouvrèrent brusquement, lorsque j'entendais frapper à la porte, ce n'était qu'une infirmière qui se chargeait de vérifier si j'étais réveillée. Alors ma petite, vous êtes encore dans les vapes ? Je hochais tout simplement la tête. Elle me versa un verre d'eau que je vidais en quelques secondes, j'avais si soif. Je prenais alors conscience qu'il n'y avait personne dans la chambre, aucune personne de ma famille. Il est quel heure ? Et j'ai eu des visites ? En ayant assez d'être allongée, je me mettais en position assise, grâce à l'aide de l'infirmière. Il est midi et il y a l'une de vos soeurs qui est restée toute la nuit dans la salle d'attente. Marissa ou Maélie ? Tel est la question, peut-être Maélie non ? Car Marissa avait sans doute eu des choses à faire à cause de cet incident ? Mais peu importe, en ce moment j'étais seule. L'infirmière sortit de la chambre, j'en profitais alors pour souffler et repenser à la veille. Mais quelques minutes plus tard j'entendais de nouveau frapper à la porte. Maïssa, je peux entrer ? Aussitôt je reconnaissais la voix de ma soeur. Oui tu peux ! A vrai dire depuis quelques temps on s'évitait, on ne se parlait plus, ou alors uniquement lorsque cela concernait l'agence.

Je ne pouvais pas lui dire de partir, puis au fond je n'en avais pas envie, je n'étais pas cruelle à ce point, elle n'était pas une simple inconnue avec qui je m'engueulais, elle était ma grande soeur, une partie de moi. Je la laissais donc entrer, je remarquais sur son visage la fatigue, ce qui devait être le cas du mien, d'ailleurs je me demandais si un jour j'allais oser recroiser un miroir. C'est plutôt joli comme chambre. Oui enfin j'aurais aimé un peu plus de gaieté, car le blanc commençait réellement à me déprimer. Enfin, pour une chambre d'hôpital. C'est vrai, il y avait bien pire que ça, je laissais alors un petit rire s'échapper à mon tour, pour détendre l'atmosphère, je sentais la tension qu'il y avait, elle ne devait pas savoir comment s'y prendre, quoi me dire et de mon côté c'était pareil. Pourtant j'ai toujours un mot à dire, mais là je n'osais rien dire. Peut-être la fatigue, les médicaments qui ralentissaient mon pauvre petite cerveau. Elle s'installa sur une chaise égarée dans la pièce, je la fixais un instant, avant de détourner mon regard sur le mur en face, il commençait réellement à me fasciner ce mur, après tout dès que je me réveille j'aperçois ce mur. Alors... Hum... Comment tu vas ? A vrai dire, je ne savais même pas comment je me sentais, enfin je ressentais cette douleur dans mon épaule, ma tête tournait un peu, hormis ça, je ne pouvais pas dire que j'allais trop mal. Enfin je ne suis pas à l'hôpital depuis longtemps, car je savais qu'au fil des jours, une petite déprime allait s'installer, rester enfermer, ce n'est vraiment pas mon truc. J'ai l'impression d'être une droguée qui est en train de planer, j'ai mal à l'épaule, mais ça va ! Je ne savais pas si j'avais bien fait de faire référence à : droguée. Durant mon adolescence, vers mes dix-sept ans, je m'étais amusée à en acheter, pour en revendre, afin de m'attirer des problèmes, cela m'avait même conduit au commissariat. Puis il y avait aussi eu la fois où j'en avais consommé et que j'étais revenue dans un pitoyable état à la villa. Je suis désolée que ta soirée ait été ruinée... L'avantage c'est qu'au moins nous avions eu le temps de répondre aux questions des journalistes, de nous faire prendre en photos. Puis cet accident, aller encore faire parler des Leroy et de moi. Mais pour une fois ce n'était même pas de ma faute, enfin en partie, mais bon j'ai pas demandé qu'un psychopathe me tire dessus. Oui dans un sens, c'était de ma faute, car c'est moi qui avait reçu une balle et donc à cause de moi que la soirée a pris fin, mais c'est aussi à cause du tireur, s'il n'avait pas tiré sur moi, la fin de soirée aurait été parfaite.

Je perdais la tête, j'étais mal à l'aise, je n'avais qu'une envie, m'endormir tout d'un coup et me réveiller le lendemain ou peut-être même plus tard, mais je savais que cette discution n'allait pas durer, à un moment ou à un autre elle allait peut-être me faire une petite remarque, qui me fera partir au quart de tour et tout cela va mal finir. Oh, je vois. Je remarquais bien le petit air qu'elle avait pris, mais je prenais sur moi, tout comme elle, elle devait le faire à cet instant. A vrai dire je faisais des efforts, mais je peinais, beaucoup trop même, je n'avais qu'une envie craquer, et gueuler encore et encore. Mais je lui avouais que j'étais désolée que sa soirée.  Oui, moi aussi je le suis. Je soupirais, mais j'avais tenu à en ajouter une couche, afin de bien lui montrer que ce n'était pas de ma faute. Je sais. Heureusement qu'elle en était consciente. Mais lorsqu'elle se leva et qu'elle commença à marcher dans la pièce, cela n'envisagea rien de bon. Mais si tu as été prise pour cible, ce n'est pas pour rien. Une fois de plus je soupirais, je n'avais qu'une envie attraper le vase à côté de moi et la viser avec. Mais mon énervement, me fit rire, oui je riais face à ce que ma soeur venait de dire, tout cela devenait si pathétique. Elle avait besoin de porter une accusation sur quelqu'un, bien entendu il faut la porter sur l'inconnu vêtu de noir sur sa moto qui m'avait visé, sauf que Marissa voulait toujours savoir les causes, les conséquences, elle était maniaque sur tout selon moi. Je la fixais et d'un ton ironique je lui disais. Tu vois je trouvais tellement ta soirée pathétique, j'ai engagé quelqu'un pour me tirer dessus, pour ça j'ai pris le mec que tu aimes le moins : Matthias ! Je rigolais aussitôt, lui montrant à quel point je me fichais de savoir qui m'avait tiré dessus. La vie ne s'arrêtait pas, j'étais vivante et je n'ai pas envie de perdre mon temps à rechercher un mec que je ne vais sans doute jamais retrouver. Et peut-être que ce n'était pas moi qu'il visait ! D'ailleurs je n'étais pas censée aller à cette soirée idiote, mais j'ai voulu faire plaisir et au final je me retrouve ici. J'aurais peut-être du rester à la maison, au lieu d'aller à cette soirée, ou aller à une autre soirée.